Le syndrome du jardin propre
- Allez, Mamitéou, il est l’heure de nettoyer le jardin. Pourquoi tu ne l’as pas fait avant l’hiver ? Le jardin a l’air négligé ! Je n’aime pas.
- Je sais Toobell ! Mais pense à tous ces malheureux insectes qui cherchent un abri. Ils ont besoin de cachettes pour passer l’hiver : dans l’herbe qui a poussé, dans les tiges sèches des fenouils et autres vivaces, dans celles des graminées. J’ai aussi placé des tiges sèches à certains endroits. Toutes ces petites bêtes ont aussi un hôtel 1ère classe et des empilements de briques et de tuiles. Je préfère disperser les refuges plutôt que de les regrouper dans un hôtel 4 étoiles de la taille d’un gratte-ciel. Le résultat est plus efficace.
- Oui, mais les mauvais insectes peuvent aussi se cacher à l’abri ! Et eux on n’en a pas besoin !
- C’est vrai ! Mais, dans la nature, les bons et les mauvais se régulent d’eux-mêmes. Les bons, on les appelle des auxiliaires. C’est aussi pour ça qu’on a besoin des oiseaux. Il faut donc garder des cachettes pour protéger les insectes !
- Et ne pas se précipiter pour nettoyer le jardin ; même si, à côté de moi, j’ai des branches sèches et quelques mo-V-Z-R-bes…
- D’ailleurs les tiges sèches, je les coupe en petits morceaux, et je les dispose en paillage sur les massifs. Les herbes vont rejoindre le tas de compost. Si des insectes sont encore cachés, ils ont encore une chance de continuer à vivre. Ils ne passent pas dans un broyeur ou, pire, dans le feu…